Ma vision de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)
Au cours de mes différentes formations en Médecine Traditionnelle Chinoise, j’ai été formé par différents professeurs qui avaient chacun, leur propre vision de cette médecine. Parmi toutes les choses que j’ai apprises, deux m’ont particulièrement marquées.
La première, en 2017, lors d’un stage à l’Université de Médecine Traditionnelle Chinoise de Shanghai.
Pour commencer son cours, le professeur nous a posé une question :
Est-ce que la MTC fait partie de la culture chinoise ou est-ce la culture chinoise qui fait partie de la MTC ?
Question intéressante non ?
Je n’ai pas de réponse tranchée aujourd’hui, mais voici le début de ma réflexion. Lorsque l’on évoque le terme de Médecine en occident et plus particulièrement en France, on pense immédiatement aux médecins, aux hôpitaux, et à diverses branches en rapport avec le médical. En Chine, cette vision est beaucoup plus complexe. Le premier moyen thérapeutique de la MTC, c’est l’art de vivre. Pas très médical comme terme ! L’art de vivre qu’est-ce que c’est ? Et bien, c’est tout ce qui compose notre journée et notre vie au quotidien. Que ce soit l’alimentation, le sommeil, l’activité sportive, ou les relations avec les autres, le travail, tout est art de vivre…
Mais comment cela peut-il être du médical ?
Notre façon de dormir, notre alimentation, notre relation avec les autres… vont avoir un impact direct sur notre état de santé et sur la manière dont nous ferons face aux diverses agressions (au sens médical du terme). Toutes ces choses forment ce que nous appelons le terrain. Plus le terrain est sain, plus l’organisme est résistant et le risque d’attraper une maladie est faible. Ces notions « apparemment simples » arrivent en occident, alors qu’en Chine c’est la base de la médecine.
Pour appuyer mes propos, voici un exemple.
En 2012, j’ai vécu un an dans une famille d’accueil en Chine. C’était l’époque du lycée. Un matin, au réveil, je découvre avec stupeur trois boutons sur mon front. Vous me direz, ce n’est pas grave, à l’adolescence l’acné est un phénomène normal. J’ai demandé à ma mère d’accueil (infirmière en médecine traditionnelle chinoise) ce que je devais faire. Je présumais qu’elle allait me donner une plante miracle. Et bien pas vraiment ! Sa seule réponse fût : « Il y a trop de feu en toi, rééquilibre avec un élément eau ». Sa réponse m’a surpris, car si l’acné pouvait se guérir avec un verre d’eau cela se saurait… Un élément eau ce n’est pas forcément un verre d’eau, dans ce cas précis, c’était un thé froid à base de carapace de tortue. Que l’on y croit ou non n’est pas la question. Il faut juste garder à l’esprit qu’en Chine en cas de pathologie on modifie des petites choses dans sa manière de vivre comme l’alimentation (ce que nous ne faisons rarement en Occident à l’exception du riz en cas de gastro).
La médecine chinoise c’est ça. Une manière de vivre avant tout.
Alors une fois que l’on a quitté ces choses-là qu’est-ce qui reste ?
La partie pratique nécessite un thérapeute, ce qui est très utilisé en Chine s’est la Pharmacopée.
Je ne la pratique pas pour plusieurs raisons. La première c’est qu’elle est dégoûtante au sens gustatif. Mon père d’accueil disait souvent, plus un médicament est mauvais au goût, plus il est bon pour ton corps.
Nous sommes très loin de la stratégie des laboratoires pharmaceutiques occidentaux qui cherchent à rendre bon et agréable le goût des médicaments.
La deuxième raison nécessite un exemple pour l’illustrer.
En Chine et plus particulièrement à Guangzhou, j’ai découvert et adoré les Jiaozi (ou ravioli). J’ai demandé au restaurateur sa recette exacte. De retour en France, j’ai acheté tous les ingrédients dans des magasins chinois, j’ai suivi pas à pas chaque étape de la recette. Visuellement le résultat était proche, en revanche le goût rien à voir ! Alors une question se pose : comment pourrions-nous pratiquer la pharmacopée (à la façon des chinois) si les plantes sont différentes ?
Pour ces raisons, je ne pratique pas la Pharmacopée.
Comme autre moyen thérapeutique il existe l’acupuncture, les ventouses et le massage. Toutes ces méthodes sont régulièrement pratiquées à l’hôpital en Chine et permettent de rééquilibrer l’ensemble du corps suivant la théorie des 5 éléments, du Yin et du Yang.